Explications : Tricotez sur 2 aiguilles. Montez 72 p. Après 10 cm de côtes [aux aiguilles n° 3], tricotez en point ajouré; [aux aiguilles n° 4] mais commencez et finissez tous les rangs par 1 point lisière et 3 points jersey jusqu'au 5e zigzag.
Diminuez alors à chaque extrémité 1 p. tous les 7 rangs. Lorsqu'il ne reste que 52 p., cessez les diminutions et lorsque le bas a une hauteur totale de 58 cm (11 zigzags et demi) formez le talon : tricotez séparément les 12 p. des extrémités en jersey pendant 4,5 cm ; tricotez ensuite en partant de l'extrémité couture : 4 p., 2 p. ensemble, tournez l'ouvrage, revenez sur 5 p., tournez, tricotez 5 p., 2 p. ensemble, revenez, etc, jusqu' à épuisement [des mailles, je suppose, non de la tricoteuse].
Il reste 8 points. Relevez 11 p. sur les côtés internes du talon, reprenez les p. en attente et tricotez ces 66 p. en continuant à ajourer ceux du dessus et en faisant 5 fois 1 diminution de chasue côté des 28 p. du milieu. Lorsque le pied mesure 15 cm, tricotez tous lespoints en jersey et 2 cm plus loin, formez le bout : marquez les 14e et 15e points et les 42e et 43e p.; faites 1 diminution de chaque côté des points marqués (4 diminutions par rang), répétez-les après 4 rangs, puis tous les deux rangs.
Quand il ne reste que 13 p., cassez le fil, passez au travers et arrêtez. Fermez le bas avec une couture.   "

J'ai laissé le texte tel quel (en développant la plupart des abréviations) et n'ai pas essayé de tricoter ce modèle; je ne garantis donc absolument pas son exactitude. Je trouve d'ailleurs curieux le changement du type de diminution dans le point ajouré : tantôt 2 mailles ensemble, tantôt 1 maille rabattue. Vous avez remarqué que ces explications disent "point" là où nous disons "maille", mais je l'ai laissé car cela ne gêne pas vraiment la compréhension.

Pour ce qui est du contexte historique, on sait bien sûr que les rationnements de textile durant la guerre avaient rendu le tricot incontournable, d'autant que les rationnements de charbon rendaient les lainages encore plus indispensables. On réutilisait au maximum les laines d'anciens tricots. En 1949 ces rationnements venaient de finir, et les marques de laine rivalisent de publicité dans mon petit  livret. Les prix restent cependant élevés, et les différentes marques mettent l'accent sur la durabilité, la résistance au lavage et la rentabillité de leurs laines : "Légère, chaude, d'une très grande élégance, est également très économique puisqu'il faut moins de 200 g pour un gilet à manches longues"; on se demande comment c'était possible...

Les "Cahiers du jardin des modes" visent cependant d'abord à l'élégance, et y réussissent à mon avis fort bien car je porterais volontiers les trois-quarts de leurs modèles, ce qui n'est franchement pas le cas de toutes les autres revues que j'ai en stock...