J'ai repris le même patron Nani Iro pour cette deuxième tunique, mais cette fois j'ai allongé la manche. Le tissu est un tissu japonais double face que je gardais depuis longtemps sans rien oser en faire... Je pense que ce ne sera pas la dernière tunique sur ce modèle car la miss est vraiment craquante avec (en toute impartialité bien sûr) !

Voilà des mois que je promets cette photo... mais ma cuisine était toujours trop en bazar  la lumière n'était pas optimale jusqu'ici pour la prendre.

Les connaisseurs auront reconnu du mobilier Ik et A, le sol est d'origine, je dirais même d'époque, et la crédence en dalles de carrelage pour extérieur (antidérapant pour tour de piscine, remarquablement insalissable)

[Maman, t'as vu? j'ai un accroche-torchon maintenant, et j'ai même cousu des rubans d'accroche sur mes torchons)

Le lave-vaisselle est toujours en panne, et mon lave-linge m'a fait peur l'autre jour en se bloquant en plein milieu d'une lessive. Je crains la contagion.

Mon gars est chroniquement en manque de pantalons. Il faut dire que Monsieur est difficile, il ne supporte pas les jeans ou autre pantalon de grosse toile, qui l'irritent derrière les genoux (à sa décharge il a longtemps eu de l'eczéma à cet endroit). En été tout va bien car tous les shorts lui conviennent, et quand on a une grande soeur et deux cousins dont on récupère les pantalons usés, ce ne sont pas les shorts et les bermudas qui manquent. Mais en hiver, il faut bien mettre des pantalons (les chaussettes de laine ayant disparu en même temps que les culottes courtes) et Monsieur ne veut donc mettre que des joggings. Or le jogging, surtout de pas trop mauvaise qualité, est plus difficile à trouver que le jean. Il n'est en outre jamais soldé.

Par ailleurs un des jeux de cour de récré implique apparemment de se laisser tomber sur les genoux à répétition. Les joggings ne font pas long feu, et tous les joggings de M. Difficile sont donc troués du genou droit (détail amusant j'ai retrouvé hier lors d'un fouillage de grenier un jogging en taille 4 ans... troué du genou droit ; ça date donc.)

Le look grunge ayant ses limites, sa grand-mère ou moi intervenons de temps en temps pour une grossière reprise à la machine à coudre, voire une pièce, mais l'élégance n'y gagne pas. Ajoutons que le jogging affiche beaucoup plus la saleté que le jean, et semble donc immonde dès le deuxième jour.

Il y a deux ou trois semaines, un matin de panne de pantalon, nous sommes allés pêcher dans la commode de sa soeur un pantacourt à taille et bas réglable par élastique, nous l'avons resserré au maximum, et avons envoyé M. Sans-culotte à l'école avec un pantalon qui ne lui allait pas si mal que ça finalement, dans le genre ample.

Quand j'ai trouvé ce lin chocolat finement rayé de rouge chez Stop Tissus, j'ai senti qu'il irait bien pour un pantalon de grand garçon. Espérant faire ainsi une reconquête vers l'élégance vestimentaire de M. Genou-Troué, j'ai décidé de m'attaquer à un pantalon. J'avais potassé des instructions de montage sur des scans de Pochée ; je suis allée chercher le pantacourt de la grande soeur, je m'en suis servie pour tracer un patron maison hyper simple : quasi même pièce pour les dos et les devants.

J'ai peaufiné les finitions : coutures rabattues, poches, revers avec coulisse en bas ; j'ai merdouillé une des boutonnières où passent les rubans de cheville ; je me suis ratée sur la longueur de la ceinture (nota bene : à l'avenir mesurer et couper la ceinture à la fin pour s'adapter à la vraie longueur nécessaire) mais j'ai rattrapé en utilisant une pièce de coton rouge pour l'intérieur.

Mais quand j'ai voulu faire essayer le résultat, M. Difficile a râlé. Sa soeur proclamait depuis le début de mon travail que ce tissu était vraiment hideux, horrible, berck. Et verdict final de M. Difficile : ça gratte. Me voilà donc avec un pantalon quasi fini (reste à couper l'élastique à la bonne longueur et refermer la ceinture) mais qui ne sera jamais mis.

S'il y a des amateurs pour un pantalon en lin bien ample pour un taille 8 ans plutôt mince, avec des liens coulissants aux chevilles et une taille élastiquée... Essayé sur Mlle Critique de Mode 12 ans, il va parfaitement, mode pantacourt évidemment, et ceinture presque sans fronces (mais pas d'espoir de ce côté, le tissu étant, selon elle, horrible berck, vous suivez?). La logique veut donc qu'il convienne également à un 10 ans en mode pêcheur de crevettes...

Au moins je suis satisfaite du patron, assez versatile on va dire... plus qu'à recommencer, soit dans un tissu plus doux, soit dans un tissu plus beau.

En 2006, j'étais très enceinte, et mon costume a été bricolé en vingt minutes avec une blouse paysanne et une cape, je ne vous le montre pas. Vous voyez là ma soeurette qui en revanche s'était confectionné ce superbe surcot en soie qu'elle avait aussi brodé. On n'en voit plus malheureusement les broderies sur son blog.

Cette année j'ai dû organiser mes vacances autrement et je n'y serai pas à l'époque de la fête, pas de costume en vue!

Dans la ville où habitent mes parents depuis quelques années se déroule tous les deux ans en été une fête médiévale. Ces dernières années, nous avons essayé d'y participer en nous habillant en costume d'époque. Et il y a quatre ans, je m'étais lancée dans la fabrication d'une robe pour moi ; je la voulais ajustée, et j'avais glané sur internet des conseils de conception du patron, en drapant et épinglant le tissu directement sur le corps si je me souviens bien ; j'étais allée jusqu'à faire une toile!

Je me sentirais totalement incapable d'en faire autant maintenant.

Au total j'avais plutôt bien réussi mon coup, la robe m'allait bien, était taillée dans le respect des méthodes de l'époque, et en tissu "crédible" : un damassé de coton (pour nappes) teint maison, ornée de tissu oriental (indien en fait) qui aurait pu être ramené des croisades on va dire?